LE BOIS DE LA TRAHISON

Savez-vous que le cor apparaissant sur les armoiries de la ville rappelle la légende selon laquelle Roland a fait retentir son olifant dans la forêt du Vésinet où il a été victime de la trahison de Ganelon ? En effet, les armoiries actuelles, adoptées par le Conseil municipal en août 1897, dessinées par Eugène Bénard, deuxième secrétaire de mairie du Vésinet, sont ainsi décrites :

LE_VESINET-78« de gueules au cor de chasse d’or, contourné et virolé d’argent ; au chef cousu d’azur, chargé d’une marguerite, boutonnée d’or, tigée et feuillée de sinople, accotée de deux feuilles de chêne d’or, celle à dextre posée en bande et celle à senestre posée en barre. L’écu sommé d’une couronne murale et accoté de deux branches de chêne naturel. »

La guirlande de feuilles de chêne entourant l’écu symbolise le passé de la forêt du Vésinet. La marguerite évoque sainte Marguerite, patronne du Vésinet, choisie par Alphonse Pallu, le créateur de la commune, qui avait donné ce patronyme à ses deux filles, Marie-Marguerite et Marguerite-Marie. La couronne rappelle l’appartenance de l’ancienne forêt au domaine royal durant de nombreux siècles.

L’historien Estienne Pasquier (1529-1615) rapporte cette curieuse histoire :

« Entre la ville de Paris et le Chasteau de Saint Germain en Laye nous avons un bois taillis au milieu duquel y a un chemin passant dont d’un costé prenez une bràche, elle flottera sur l’eau, ainsi que tout autre bois, de l’autre prenez une autre bràche, elle ira dessous de l’eau comme une pierre. Et l’appelle le commun pour cette cause le Bois de la Trahison. Disant que pour une trahison qui y avait esté autres-fois commise, Dieu l’avait voulu chastier de cette façon. »

220px-GanelonLa légende veut en effet que ce soit dans la forêt du Vésinet que se donnent rendez-vous les conjurés, seigneurs francs animés de rancune contre Charlemagne et Roland. Les envoyés des Sarrazins les y attendent. Dans le silence des bois, Ganelon de Hauteville et ses complices signent leur pacte de trahison sur une large pierre. La Chanson de Roland, chanson de geste du XIe siècle, relate la suite : l’armée de Charlemagne commandée par Roland est assaillie et taillée en pièces à Ronceveaux en 778.  Ganelon et ses complices sont arrêtés, condamnés et auraient été brûlés vifs sur un bûcher élevé au lieu même où le pacte de trahison a été signé…

©SIDSVJean-Paul Debeaupuis, président du Syndicat d’Initiative et de Défense du Site du Vésinet (SIDSV) et vice-président de la Société d’Histoire du Vésinet*, a présenté en 2010 une étude bibliographique très intéressante et très complète du sujet en y ajoutant plusieurs cartes dont une datant de 1590 où le Bois de la Trahison est représenté. Hélas, il ne s’agit pas de cartographie moderne et il n’est pas aisé de figurer, pour ceux qui les chercheraient où se trouvent exactement, le bois et la pierre de la trahison…

Pour SAUVER LE VÉSINET

*Le site de la Société d’Histoire du Vésinet offre plus de 3.000 pages de lecture et de très nombreuses illustrations (photos, cartes, plans, gravures etc.) à découvrir.

contentLire aussi Légendes et mystères des régions de France, Eloise Mozzani (Ed. Robert Laffont-2015)

 

 


2 réflexions sur “LE BOIS DE LA TRAHISON

  1. Il faut peut-être mentionner quelque part que tout cela vient du site de la Société d’Histoire du Vésinet (histoire-vesinet.org) qui offre plus de 3000 pages de lecture et de très nombreuses illustrations (photos, cartes, plans, gravures etc.)

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